Le racisme de Hendrik Verwoerd, architecte de l'apartheid

De brillantes études en théologie, en psychologie et en philosophie n'empêchèrent pas Hendrik Verwoerd (1901-1966) d'adhérer à une mentalité raciste selon laquelle les afrikaners blancs, en vertue d'une prétendue supériorité raciale, méritaient des privilèges qui ne devaient pas être accordés aux noirs.

Après avoir été éditorialiste pendant plusieurs années, Verwoerd devint, en 1950, ministre des affaires indigènes.  Il entreprit la mise en place de l'apartheid et la création de bantoustans:  des territoires représentant 13% de la surface du pays où étaient confinés les citoyens de race noire sous prétexte de leur accorder plus d'autonomie (alors qu'il s'agit surtout de leur retirer leur nationalité sud africaine pour que les afrikaans deviennent majoritaires).

Verwoerd était devenu premier ministre du pays lorsque, en 1960, l'Afrique du Sud devint une république, puis quitta le Commonwealth.

Verwoerd surviécut à une blessure par balle lors d'un premier attentat en 1960, mais il fut poignardé à mort en plein parlement en 1966.

Puisqu'il était considéré comme un héros national par les afrikaners, de nombreux lieux publics ont été baptisés en son honneur, pour ensuite changer de nom dans les années 1990, lors de l'abolition du régime d'Apartheid.

Les trois timbres illustrés ont été émis le 6 décembre 1966, peu de temps après son assassinat.

Pour plus d'informations:  Wikipedia

Ita Rina, actrice slovène

Ita Rina (1907-1979), de son vrai nom Ida Kravanja, était une actrice yougoslave qui a tourné dans 18 films allemands et tchécoslovaques, surtout entre 1927 et 1933.

Elle débuta sa carrière cinématographique à Berlin en 1927, quelques mois après avoir été remarquée par des producteurs alors qu'elle était candidate à un concours de beauté en Yougoslavie.  Mais c'est en tchécoslovaquie qu'elle connut la célébrité, à partir de 1929, grâce à son rôle dans le film controversé "Erotikon" du réalisateur Gustav Machatý.  D'autres considèrent que son meilleur rôle était celui qu'elle a tenu dans le film "Tonka Sibenice" l'année suivante.

En 1931, elle épouse Miodrag Dordevic, qui ne voit pas d'un très bon oeil sa carrière d'actrice.  Elle refuse donc les offres de poursuivre sa carrière à Hollywood et cesse progressivement de tourner.   Après avoir passé le reste de sa vie loin des projecteurs, elle est décédée d'une crise d'asthme en 1979.

Le timbre a été émis en Slovénie le 18 avril 1996.

Pour en savoir plus, deux références en anglais:    Slovenia.si et Wikipedia.

Pedro Nunes, mathématicien et cosmographe portugais

Pedro Nunes (1502-1578), aussi appelé Petrus Nonius, était le cosmographe royal du Portugal à l'époque des "Grandes Découvertes" (les explorateurs européens qui s'aventuraient dans des contrées inexplorées avaient besoin de bons cartographes!).

Nunes est ici représenté en plein travail sur un timbre portugais émis le 9 août 1978 à l'occasion du 400e anniversaire de son décès (ne prenons pas pour acquis que c'est vraiment ce à quoi il ressemblait:  il n'existe aucun portrait contemporain de Pedro Nunes).

Le 6 mars 2002, les autorités postales portugaises émettaient trois nouveaux timbres afin de commémorer, cette fois, le 500e anniversaire de naissance de Pedro Nunes. Un de ces timbres montre des loxodromies:  ces spirales qui convergent vers les pôles représentent la trajectoire d'un navire qui maintient son cap.  Il s'agit d'une des découvertes les plus célèbres de Nunes.

On doit également à Pedro Nunes la mis au point du "nonius", un ingénieux dispositif permettant d'améliorer la précision des mesures prises au moyen d'un astrolabe.  Près d'un siècle plus tard, cet instrument fut perfectionné en France pour devenir le vernier.  L'exemplaire représenté ici se trouve aujourd'hui au Musée d'Histoire des Sciences de Florence.

Principales sources consultées:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Petrus_Nonius
http://resources.metapress.com/pdf-preview.axd?code=u30g25731w3g5581&size=largest
http://gazeta.spm.pt/getArtigo?gid=60

José Rizal, héros national philippin

Grand héros national des Philippines, José Rizal (1861-1896) était médecin, chirurgien ophtalmologiste, linguiste (il maîtrisait 23 langues), poète, dramaturge, romancier, journaliste et militant.

Alors qu'il étudie en Europe, il publie des articles qui critiquent sévèrement ceux qui détiennent le pouvoir dans son pays et, lors de son retour aux Philippines, il fréquente des mouvements révolutionnaires qui souhaitent renverser le pouvoir.  Le gouvernement exile Rizal dans l'île de Mindanao, où il pratique la médecine et fonde une école.

Alors qu'il fait route vers Cuba, où il souhaite participer à la lutte contre l'épidémie de fièvre jaune, il est arrêté en pleine mer et emprisonné Manille, où il sera fusillé à l'âge de 35 ans.

De nombreux timbres à son effigie ont été émis aux Philippines.  Ceux qui figurent ici datent de 1961, année du centenaire de sa naissance.  Le timbre de 20 centavos le montre en compagnie de Juan Luna et de Félix Resurreccion Hidalgo, tous deux peintres et militants philippins.  Sur le timbre de 10 centavos, le portrait de José Rizal figure entre celui de sa mère, Téodora Alonso, et de son père, Francisco Mericado Rizal.

Kateri Tekakwitha, le lis des Mohawks

Kateri Tekakwitha (1656-1680) était une jeune amérindienne convertie au christianisme et reconnue pour sa grande piété.  Alors qu'elle avait 4 ans, une épidémie de petite vérole la rend orpheline et presque aveugle:  d'où son nom Tekakwitha qui signie "Celle qui avance en hésitant".

Déclarée vénérable par Pie XII en 1943 et béatifiée par Jean-Paul II en 1980, elle devrait bientôt être canonisée.  Ils semble que les autorités ecclésiastiques canadiennes et américaines se disputent sa nationalité, puisqu'elle est née en territoire américain mais est décédée en Nouvelle-France.

Près de 12 millions d'exemplaires de ce timbre ont été mis en circulation le 24 avril 1981.  On y voit une photographie (pas très réussie) d'une statue réalisée par Jean-Émile Brunet, qui se trouve dans la chapelle du village mohawk de Caughnawaga.  La tortue dessinée du côté droit était le symbole du clan de Kateri Tekakwitha.

Le yoyo

Des peintures sur des vases antiques prouvent que le yoyo existait déjà en Grèce il y a 2500 ans.  Appelé "bandalore" par les britanniques et "émigrettes" par les français, il devient un succès commercial aux États-Unis à partir de 1928, lorsque Pedro Flores fonde la Yo-Yo Manufacturing Factory:  en quelques mois, l'entrepreneur doit ouvrir deux usines supplémentaires et engager 600 travailleurs pour répondre à la demande quotidienne de 300 000 yoyos.  Des yoyos sont encore fabriqués de nos jours, les modèles les plus sophistiqués étant munis de roulements à bille, et il existe des compétitions internationales.

Le timbre israélien a été émis le 26 novembre 2002 à l'occasion de la Journée de la philatélie.  Le timbre guatémaltèque a été émis le 17 mars 2010 et porte la mention "America UPAEP" (l'union postale des Amériques, de l'Espagne et du Portugal).

Ignace Semmelweis, le médecin aux mains propres

Le Dr. Ignace Semmelweis (1818-1865) était un obstétricien austro-hongrois.  Il a démontré l'importance de l'hygiène lors d'un accouchement:  si le médecin se lavait soigneusement les mains avant de procéder à l'accouchement, la mère courait beaucoup moins de risques de décéder de la fièvre puerpérale (le taux de mortalité passant de 12% à 1%!).

Ironiquement, de nombreux médecins effectuaient des autopsies pour tenter de comprendre la cause des fièvres puerpérales, puis infectaient involontairement leurs patientes en procédant aux accouchements sans avoir préalablement désinfecté leurs mains contaminées lors de l'autopsie.  

On pourrait croire que cette solution simple et efficace fut accueillie avec enthousiasme par la communauté médicale de l'époque...mais non!  Les idées du Dr. Semmelweis furent souvent ridiculisées, et de nombreuses années furent nécessaires avant que le lavage des mains fasse partie de la routine de tous les médecins.


À l'âge de 47 ans, le Dr. Semmelweis fut interné dans un asile psychiatrique; il y mourut deux semaines plus tard après avoir été battu par les employés de l'institution.

Le timbre autrichien date du 13 août 1965, alors que le timbre hongrois a été émis le 5 décembre 1954.